Marchés

Développez vos appro bio locaux avec la cartographie des outils de transformation de fruits et légumes occitans 1

Développez vos appro bio locaux avec la cartographie des outils de transformation de fruits et légumes occitans

Ocebio a participé à la réalisation d'une première cartographie pour accompagner la filière Occitane des fruits et légumes ingrédients (bio et non bio) : celle-ci vise à booster l’approvisionnement régional des entreprises de transformation agroalimentaire d’Occitanie, en recherche de matières premières régionales et à faciliter les collaborations entre entreprises régionales.

Ce sont les objectifs des outils développés par l'AREA, La Coopération Agricole et ses partenaires, dont Ocebio, dans le cadre de l'action "Filières d'Appro" du Contrat de filière Agroalimentaire Occitanie.

Qu'est-ce que c'est ? La carte recense les entreprises produisant des fruits et légumes "ingrédients" d’Occitanie (F&L ayant subi une première transformation : ex légumes découpés, jus, purée de fruits ...) et/ou des services de prestation de première transformation.

Pour qui ? Les producteurs en recherche de prestataires transformateurs, et les entreprises et distributeurs cherchant des matières premières issues de fruits et légumes régionaux, fabriqués par des entreprises en Occitanie, ou cherchant des prestataires de services.

Transformateurs, vous souhaitez intégrer la carte ?
Pour faire connaitre votre offre en F&L ingrédients ou faire connaitre vos prestations de service (découpe, cuisson, surgélation...) : Utilisez le formulaire en ligne ou contactez Cathy GRACY, de l'AREA : cathy.gracy(a)areaoccitanie.com

Avec La Coopération Agricole Occitanie, la Fédération des fruits et légumes d'Occitanie, Ocebio - Occitanie Entreprises Bio, et l'AREA Occitanie.


Consommation, production agricole, transformation, filières : les chiffres annuels de l’Agence bio sont sortis 2

Consommation, production agricole, transformation, filières : les chiffres annuels de l’Agence bio sont sortis

Le jeudi 1er juin dernier l’Agence bio a donné sa conférence de presse annuelle pour présenter les chiffres du secteur bio.

Ocebio fait le point sur les aspects clés du rapport disponible en ligne.

  • Des surfaces en bio toujours en croissance

La croissance des surfaces et du nombre d’exploitations bio ralentit, mais reste positive avec 3,5% d’augmentation (contre 4% en Occitanie). Les surfaces augmentent pour atteindre 10,7% de la SAU française totale. Les arrêts semblent en légère hausse, mais pour moitié relèvent de départs à la retraite. Le cap des 60 000 fermes engagées tout ou partie en bio est franchi en 2022, représentant 14% du total et 16% des emplois. En Occitanie ce sont 1298 nouvelles fermes qui ont démarré une activité en bio, avec une préférence pour les légumes, les grandes cultures et la viticulture. Elle reste la 1ère région par le nombre de fermes bio.

En filières végétales, quelques productions présentent un taux de plus de 20 % de leurs surfaces conduites en bio : les légumes secs, les plantes à parfum aromatiques et médicinales, et la vigne, bien que les surfaces en première année de conversion soient en recul.

En filières animales, de forts contrastes entre une réduction des cheptels de porcs charcutiers et de poulets de chair bio suite à la grippe aviaire, et les brebis viandes et chèvres en croissance.

Le rapport souligne le rôle des organisations de producteurs qui ont dû soutenir, en 2022, la trésorerie des exploitations, en maintenant les prix aux producteurs et en finançant le dégagement en conventionnel de produits bio.

  • Du côté des entreprises de l’aval, 208 ont démarré une activité bio en 2022

Au total, le nombre d'entreprises est en recul de 2% (s’établissant à 28 547 au national). Les transformateurs, grossistes et distributeurs ont été pris en ciseau entre inflation et marché bio en berne.

  • Recul de la consommation alimentaire de 5% et une inflation moindre en bio

En effet, la situation des marchés est délicate pour l’alimentaire et pour le bio sur l’année 2022, dans notre région comme au national. On note une inflation généralisée sur les produits alimentaires, mais moindre en bio que sur le reste des produits (+4% vs +6,8%), et beaucoup plus marquée en grande distribution qu’en magasins spécialisés. Face au recul de leur pouvoir d’achat, les français perdent de l’intérêt pour les labels, et pour le bio en particulier : 73 % des pertes du bio en valeur vont vers d’autres offres labellisées. Hors inflation, la consommation alimentaire des ménages français marque une baisse inédite de -5,1%.

Le bio reste majoritairement consommé à domicile (92% contre 8% en RHD), dans 128 000 points de vente, représentant un marché de 8 000 milliards d’euros en baisse de 4,6%. Le bio est très dépendant de ce marché-ci, où seule la vente directe (13% du total) tire son épingle du jeu avec une croissance de presque 4%, notamment portée par le vin bio. Les artisans et petits commerces sont en baisse de 2,6%, la grande distribution de 4,6% et les magasins spécialisés de 8,6%, accéléré par environ 200 fermetures de magasins. Parmi les magasins généralistes seul le hard discount est en croissance, liée à l’augmentation de leur fréquentation et l’accroissement de leur gamme biologique.

Sur toutes les filières françaises et points de vente confondus, les plus touchées sont la viande (-13%), le traiteur, mer et surgelés (-8%) et les fruits (-7%).

Du côté de la consommation hors domicile (restaurants et cantines), on note une croissance de 17%, relative à la reprise de l’activité normale post-confinements en 2022. Cependant la bio reste marginale avec 2% des achats au global, et 7% en restauration collective, bien loin encore de l’objectif de la loi Egalim de mettre 20% de bio au menu des cantines.

  • En majorité, les français mangent du bio français

Nous importons toujours moins de bio que l’an dernier (-2 points), et seulement 17% si on exclut les produits tropicaux qui ne peuvent pas être produits dans l’hexagone. Les produits laitiers, les œufs, le vin bio consommés en France sont français (99%), ainsi que la grande majorité de la viande fraiche, pain frais et légumes. Les exports français bio se maintiennent quant à eux, basés principalement sur le vin, l’épicerie et les fruits et légumes.

  • La France, mauvaise élève par rapport à sa taille dans l’Europe et le monde

Premier pays en termes de surfaces en bio en absolu, rapporté à la surface agricole totale la France est 13ème, loin derrière l’objectif de 25% à l’horizon 2030 fixé par la Commission européenne dans sa stratégie « Farm to fork ». De même pour son marché, la France arrive en 2ème en chiffre absolu mais arrive 6ème une fois rapportée à son marché global, avec 6% de produits bio dans la totalité des achats alimentaires.

L’Agence bio rappelle que la France n’est pas le seul pays à connaitre une baisse de son marché bio en 2022 : l’Allemagne, la Finlande ou la Suisse sont également en recul, par rapport à un marché de l’alimentaire en berne. D’autres au contraire restent dynamiques : Espagne à 4%, Suède en progression porté par la vente directe et la restauration collective, Royaume-Uni porté par le retour à la restauration hors domicile et USA.

Retrouverez le replay complet disponible en ligne et le communiqué de presse d’Interbio sur les chiffres en Occitanie.


Baromètre Consommation des produits bio 2023 : défiance des consommateurs et manque d'information sur la bio.

Le dernier baromètre "Consommation et Perception des produits biologiques" mené par l'OBSOCO et l'Agence bio fin novembre 2022 confirme que la bio séduit moins les consommateurs.

Pour télécharger le communiqué de presse de l'Agence bio : cliquez ici

Pour la synthèse du baromètre, avec les principaux résultats : cliquez ici

(crédit photo : Interbio Occitanie- Adobe)

Le contexte morose (forte inflation, guerre en Ukraine...) impacte fortement les habitudes des français en terme d'alimentation : quasiment la moitié des personnes interrogées (47%) ont le sentiment de restreindre leurs dépenses alimentaires pour des raisons financières. Et les français se déclarent aussi moins attentifs aux labels garants de produits de qualité et / ou environnemental : alors que 70 % des consommateurs se disaient attentifs à ces labels l'an dernier, le chiffre tombe à 60 % cette année... La bio n'échappe pas à ce contexte compliqué et prend de plein fouet ces nouveaux arbitrages des consommateurs.

Le prix ("Les produits bio sont trop chers" - raison évoquée par 71 % des non-consommateurs de bio) reste le 1er frein évoqué par les non-consommateurs mais ne bondit pas malgré le contexte d'inflation. Par contre, un nouveau frein inquiétant apparait, c'est une forte remise en question de la réalité et des garanties du bio : 57 % des non-consommateurs de bio expliquent qu'ils ont des doutes sur les produits bio. La promesse initiale de la bio semble s'être diluée, suite à l'arrivée des grandes marques bio agro-alimentaire, de la bio en GMS, des MDD... La bio est désormais perçue uniquement comme une démarche marketing par une partie des consommateurs. Cette défiance semble clairement liée à un manque d'information, sur la bio, la réglementation et les contrôles. Bref, il faut reconstruire la confiance, continuer à expliquer les exigences de l'agriculture biologique et les atouts de ses produits. Avec Interbio Occitanie, nous mettons en place depuis mars 2023 une campagne de communication grand public pour contribuer à cet effort de communication nécessaire => Plus d'info sur notre page

La part de consommateurs réguliers de bio est en baisse de 16 points par rapport à l'année dernière : en 2022, 60 % des français indiquent avoir consommer des produits bio au moins une fois par mois dans les 12 derniers mois. Ils étaient 76 % en 2021. En revanche, les consommateurs les plus convaincus, consommateurs quotidiens de bio, semblent intensifier encore leur consommation.

82 % des français restent convaincus que la bio contribue à préserver l'environnement, la qualité des sols et les ressources et 75 % pensent que les produits bio sont meilleures pour la santé - mais ces chiffres sont en recul par rapport au années précédentes.


Soyez présents à Biofach, salon international incontournable de la filière Bio ! 3

Soyez présents à Biofach, salon international incontournable de la filière Bio !

Dans le cadre de son programme d’accompagnement de la filière Bio, la Région Occitanie et l'agence AD’OCC proposent aux entreprises bio d'Occitanie de participer à la prochaine édition du salon Biofach qui se tiendra du 14 au 17 Février 2023 à Nuremberg.

 

AD'OCC organise un stand collectif régional pour assurer une bonne visibilité des entreprises bio d'Occitanie au cœur de ce salon.

Cette organisation collective permet aux entreprises de :

  • bénéficier d’un dispositif d’animation du stand et de communication
  • poursuivre les relations avec les acheteurs invités aux différentes manifestations mises en place
  • profiter du soutien logistique avant et pendant le salon

AD'OCC a créé pour cette édition 2023 une formule d'exposition, dont vous trouverez les détails dans cette plaquette.

 

Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 10 septembre 2022 sur le lien suivant.

 

NB : Passé ce délai, AD’OCC ne pourra plus vous garantir votre emplacement et la prestation présentée, et votre demande sera étudiée au cas par cas.


Résultats de l'analyse de l'adéquation offre - demande en FEL bio 4

Résultats de l'analyse de l'adéquation offre - demande en FEL bio

Interfel et FranceAgriMer ont commandité une étude auprès des bureaux d'études AND-international et Ecozept afin d'analyser l'adéquation entre l'offre et la demande en fruits et légumes biologiques en France. L'étude, réalisée entre mars et juin 2022, est organisée en 2 volets (analyse économique de l'offre et perception des consommateurs vis à vis du bio). Les résultats ont été présentés lors d'un webinaire fin octobre 2022.

Le contexte dans lequel s'inscrit cette étude...

  • En 2021 et 2022, baisse des ventes de FEL bio en France (en valeur et en volume), après 15 années de croissance continue
  • Saturation du marché des FEL bio, difficultés à écouler les produits à un prix correct, déséquilibre offre - demande
Résultats de l'analyse économique de l'offre

L'étude pointe des difficultés sur le suivi des données de production / mise en marché / commercialisation / consommation des FEL bio. Les multiples sources ne suivent pas les mêmes listes d'espèces, ce qui ne permet pas de suivre les campagnes au jour le jour. En situation de déséquilibre offre - demande, cela entrave la capacité d'anticipation des opérateurs. Malgré tout, ces suivis, bien qu'imparfaits, restent des clés de lecture précieuses, sans équivalent dans les autres pays de l'UE.

Des opérateurs amont et aval de la filière FEL bio française ont été interrogés sur leurs pratiques contractuelles et leur analyse du marché et de la situation :

  • dans un contexte de déséquilibre offre - demande, les relations avec les centrales généralistes sont difficiles à maintenir
  • il est difficile d'organiser des promotions sur les FEL bio
  • peu d'opérateurs disposent de "soupapes stratégiques" pour écouler leurs produits sur des marchés secondaires sans les déclasser ni les brader
  • grosse concurrence du local, puis des certifications agro-environnementales vis à vis du bio
  • les conditions sociales de la production bio sont méconnues, notamment sur le volet emploi
L'exemple de la filière FEL bio allemande

Un benchmark de la filière FEL bio allemande met en avant quelques facteurs de résilience en situation de crise, notamment :

  • la diversification des exploitations allemandes (FEL couplés aux grandes cultures notamment)
  • la diversification des débouchés (frais + industrie, circuits longs + circuits courts, contrats locaux + vente directe)
  • l'importance de la contractualisation sur les FEL destinés à l'industrie et pour les produits ultrafrais pour la GMS
  • l'importance des discounter allemand qui jouent un rôle particulier avec des contrats cadres sans garantie de prix, mais avec des dégagements de gros volumes dès la récolte
  • des solutions de dégagement individuelles : stockage, non récolte, vente de produits lavés et triés à l'industrie de la nutrition des animaux de compagnie ou à la transformation des FEL
  • une coopération verticale entre producteurs ou négociants et distributeurs
  • une contractualisation renforcée par le développement de labélisations régionales
Des consommateurs désorientés et méfiants, mais attachés aux FEL

Grâce à des focus-groups et à une étude quantitative, l'étude montre que :

  • les consommateurs.trices sont désorientés par le flot de labels, signes et allégations, inquiets à cause des scandales, mais toujours motivés pour une alimentation éthique et de qualité
  • les FEL frais sont perçus comme des produits incontournables. Maintien de la consommation, mais volonté de contenir / réduire les dépenses alimentaires
  • le local est pour les consommateurs un repère dans un climat de confusion et de méfiance
  • le bio ne se distingue pas assez nettement du local non bio.
  • 2 acteurs inspirent encore confiance : l'état et ses instances, et les producteurs agricoles
  • les jeunes (18-34 ans) estiment plus positivement le bio
  • les consommateurs expriment pour partie une adhésion forte au bio et souhaitent maintenir leur consommation même dans un contexte d'inflation

La nouvelle version du guide de la distribution bio est disponible ! 5

La nouvelle version du guide de la distribution bio est disponible !

Ocebio a participé à la mise à jour de cette seconde édition du guide de la distribution bio en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie, co-édité par Interbio Occitanie et Interbio Nouvelle Aquitaine.

Pour mémoire, cet outil présente les principaux distributeurs implantés en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine et de précise les méthodes de référencement de chacun, afin de faciliter les partenariats commerciaux entre les acteurs de la filière bio.

Crédits photo : Scott Warman, Unsplash


Le marché bio recule pour la première fois en 2021

Les chiffres 2021 de la bio en France traduisent une situation tendue et compliquée pour les filières bio, prises en étau entre une production en croissance et des marchés saturés ou en prise à l’inflation et à la baisse du pouvoir d’achat. Différents leviers existent pour pérenniser le secteur bio en stimulant la consommation et en explorant des marchés jusqu’alors peu développés. Le secteur agricole fait face à une situation délicate, et la bio n’est par épargnée. De nombreux défis et challenges se présentent pour les acteurs de la bio et ceux qui les accompagnent !

Baisse du marché bio en 2021, dans un contexte de bouleversement général de la consommation

Pour la première fois, recul du marché bio

Le marché bio français s’élève en 2021 à 12.6 Milliards d’euros, ce qui représente une part de marché de 6,63% dans les courses alimentaires des Français, et fait de la France le 2e marché bio européen derrière l’Allemagne. Alors que la plupart des marchés européens croissent en bio, le marché bio français a quant à lui perdu 68 millions d’euros entre 2020 et 2021, soit -0,5% en incluant les achats de la restauration et -1,34% hors restauration. Le bio recule donc pour la première fois après des années de croissance à deux chiffres. Alors que le développement de la filière bio française était jusqu’alors plutôt lié à la structuration de l’amont, le secteur bio est pour la première fois confronté à une problématique de marché.

Evolution du marché alimentaire bio entre 2010 et 2021 par circuit de distribution
Source : Agence Bio / ANDI 2022
Une tendance à relativiser dans une dynamique globale de baisse de la consommation

Cette contraction du marché bio s’inscrit dans une tendance générale de baisse de la consommation des ménages en France. Rappelons-nous tout d’abord que l’année 2020, année marquée par les confinements de la crise COVID-19, avait induit une très forte croissance du marché bio. L’année 2021 subit donc un contre-coup de cette surcroissance de 2020.

De plus l’année 2021 a été marquée par un bouleversement de l’ensemble de la consommation. L’INSEE a mesuré un recul de -2,28% de la consommation alimentaire française entre 2020 et 2021, soit une perte de 4,5 milliards sur un marché de 195 milliards (hors tabac et eaux minérales). Ce résultat en berne s’inscrit dans la lignée de la crise sanitaire de 2020 et du début de la baisse du pouvoir d’achat fin 2021, qui a bouleversé les habitudes et usages des français, que ce soit pour leurs courses ou leur consommation en général.

La distribution de proximité tire son épingle du jeu dans ce contexte de consommation morose

La bio ayant pour particularité de se vendre dans une grande diversité de circuits, il est important d’analyser les tendances d’évolution pour chaque canal de distribution.

Evolution du poids des circuits dans le marché bio (yc achats de la RHD)
Source : Agence Bio / ANDI 2022

Dans le détail des circuits de vente, le ralentissement de la demande en bio est majoritairement attribué à la grande distribution et à la distribution spécialisée :

  • Le chiffre d’affaires des Grandes Surfaces Alimentaires, qui représente 50% du marché bio en 2021, est en recul de près de 4% entre 2020 et 2021. Au-delà des changements de pratiques de consommation des français, cette baisse des ventes est aussi liée au fait que les grandes enseignes ont eu tendance à limiter leur référencement bio. En effet, selon une étude de Nielsen IQ, le nombre moyen de références bio par magasin a baissé de 5% passant de 523 références début 2021 à 497 références début 2022.
  • La baisse des ventes concerne aussi les près de 3000 magasins bio spécialisés, mais dans une plus faible mesure (-1.8% entre 2020 et 2021). La distribution spécialisée bio conserve malgré tout un poids important dans le marché bio, réalisant 27% des ventes en 2021, comme en 2020 et 2019. S’ajoute à cela une hausse du nombre de magasins bio spécialisés, ce qui complique encore un peu plus la situation économique de ces acteurs qui sont donc plus nombreux à se partager un marché en baisse...

La consommation bio des français baisse donc en tendance dans les GSA et les magasins bio spécialisés, se rabattant en partie sur les lieux d’achat de proximité. Les artisans-commerçants avaient en 2019 rencontré un nouveau public de consommateurs bio, et ils semblent les avoir fidélisés puisque ce créneau augmente encore son CA bio en 2021 de près de 6%. Les commerces artisanaux de proximité représentent en 2021 7% du marché bio français. Les 26 000 points de vente directe continuent eux-aussi leur progression, augmentant leur CA bio de 8% en 2021. Ce circuit de distribution est une réelle spécificité de la bio, car il représente 11% du marché bio national, contre 1% à peine sur le marché alimentaire global.

Enfin, le marché de la restauration repart lui aussi à la hausse en 2021, après une année 2020 morose avec de longues périodes de fermeture liées à la crise du covid. Tirée par les objectifs de la loi Egalim, la restauration collective se mobilise davantage pour atteindre l’objectif de 20% de bio dans l’assiette. Toutefois, les cantines n’ayant pas retrouvé dès le début de l’année 2021 toute leur activité, les achats de produits bio n’atteignent par leur niveau de 2019 (-3,0% entre 2019 et 2021). Le CA de la restauration bio représente ainsi en 2021 609 millions d’euros (232 millions en commerciale, et 377 millions en collective).

Un recul des marchés qui ne touche pas toutes les filières de la même façon

Toutes les filières ne sont pas impactées de la même façon par la baisse de la consommation bio en France en 2021. Les fruits et légumes, le rayon crèmerie (lait, produits laitiers, œufs) et les viandes de bœufs, porcs et produits de charcuterie sont les filières les plus concernées, affichant toutes entre -4 et -5% de CA en 2021. Quelques filières bio sont épargnées, avec la viande d’agneau (+1%), les volailles (+2%), et surtout les boissons alcoolisées (vins et bières notamment) dont les ventes continuent à progresser fortement en 2021 (+10%). 

Le marché de la RHD et la communication grand public, deux leviers pour soutenir les filières bio françaises

Veiller à la transparence des messages pour les consommateurs

Dans un contexte de tension sur le marché bio, il est important d’éviter la confusion chez les consommateurs, et de travailler à la transparence des messages diffusés.

D’une part, il est primordial d’éviter la confusion entre bio et local. Les consommateurs qui annoncent préférer le local doivent être informés que bio et local ne sont pas contradictoires et ne s’opposent pas. Grâce aux 26 000 fermes bio qui vendent en direct, et à toutes les filières bio françaises qui se structurent, les consommateurs peuvent manger bio et local !

D’autre part, la multiplication de labels ou de marques ayant des promesses environnementales viennent petit à petit grignoter des part de marché à la Bio (HVE, Zéro Résidus de pesticides, …). L’image de la bio et la communication sur les garanties apportées par le cahier des charges bio sont donc un levier important pour rassurer le consommateur et relancer la consommation bio.

Enfin, la tendance à l’industrialisation de la bio et sa forte croissance au sein de la grande distribution semblent avoir eu tendance à brouiller les consommateurs. Une étude menée par l’Agence BIO auprès d’un panel de consommateurs montre que certains d’entre eux restent convaincus de la présence de pesticides de synthèse dans des produits de marques de grands industriels malgré leur labellisation bio.

Accompagner les consommateurs pour éclairer et stimuler la demande

Les derniers sondages montrent qu’un français sur deux s’estime insuffisamment informé sur les garanties de l’agriculture bio, notamment sur la réglementation et les contrôles. Le sentiment de manquer de compréhension du label bio augmente donc chez les consommateurs. Expliquer la bio, pour stimuler la demande est donc aujourd’hui un enjeu majeur.

L’Agence Bio a pris cette question à bras-le-corps, en lançant une véritable campagne de communication institutionnelle sur la bio. Les interprofessions (Cniel, Interfel, Interbev, Cnpo, Synalaf, Cnipt, Intercéréales, Terres Univia et InterApi) et la maison de la Bio se sont associées en mars dernier pour former « l’équipe de France du Bio ». Une campagne collective de communication autour du « Bioreflexe » a été lancée dans l’objectif de communiquer sur les vertus environnementales de la bio et sur sa contribution à la souveraineté alimentaire, pour stimuler la demande en produits bio des consommateurs.

La restauration hors domicile, un marché-relai potentiel pour les filières bio

Avec environ 80 000 cantines et 180 000 restaurants en France, la RHD est un relais de croissance majeur pour accueillir la production des agriculteurs français qui arrivent au terme de leur conversion.

Grâce à la loi Egalim, le bio enregistre une légère progression dans les cantines, passant de 5.4% en 2019 à 6,6% des achats de la restauration collective en 2021. Mais on reste encore bien en dessous des objectifs de cette loi qui impose 20 % de bio dans toute la restauration collective publique ! La restauration commerciale, avec seulement 1,67% d’achats de produits bio a quant à elle des marges de progressions colossales. Les restaurateurs, en augmentant la part de produits bio dans les menus proposés aux clients, ont donc dans leurs main une solution pour favoriser la résilience des filières biologiques.

Pour développer ce marché actuellement peu mobilisé, il sera primordial de :

  • Proposer des formations adaptées aux acteurs de la restauration collective et commerciale et à la fonction publique territoriale
  • Mettre en valeur les chefs qui font plus de bio
  • Poursuivre la structuration des filières pour qu’elles soient en capacité de répondre aux appels d’offre et aux besoins particuliers de la restauration

Pour en savoir plus...

Pour plus d’infos, vous pouvez consulter le site de l’Agence bio et le dossier de presse présenté le 10 juin 2021 :