Consommation, production agricole, transformation, filières : les chiffres annuels de l’Agence bio sont sortis

Le jeudi 1er juin dernier l’Agence bio a donné sa conférence de presse annuelle pour présenter les chiffres du secteur bio.

Ocebio fait le point sur les aspects clés du rapport disponible en ligne.

  • Des surfaces en bio toujours en croissance

La croissance des surfaces et du nombre d’exploitations bio ralentit, mais reste positive avec 3,5% d’augmentation (contre 4% en Occitanie). Les surfaces augmentent pour atteindre 10,7% de la SAU française totale. Les arrêts semblent en légère hausse, mais pour moitié relèvent de départs à la retraite. Le cap des 60 000 fermes engagées tout ou partie en bio est franchi en 2022, représentant 14% du total et 16% des emplois. En Occitanie ce sont 1298 nouvelles fermes qui ont démarré une activité en bio, avec une préférence pour les légumes, les grandes cultures et la viticulture. Elle reste la 1ère région par le nombre de fermes bio.

En filières végétales, quelques productions présentent un taux de plus de 20 % de leurs surfaces conduites en bio : les légumes secs, les plantes à parfum aromatiques et médicinales, et la vigne, bien que les surfaces en première année de conversion soient en recul.

En filières animales, de forts contrastes entre une réduction des cheptels de porcs charcutiers et de poulets de chair bio suite à la grippe aviaire, et les brebis viandes et chèvres en croissance.

Le rapport souligne le rôle des organisations de producteurs qui ont dû soutenir, en 2022, la trésorerie des exploitations, en maintenant les prix aux producteurs et en finançant le dégagement en conventionnel de produits bio.

  • Du côté des entreprises de l’aval, 208 ont démarré une activité bio en 2022

Au total, le nombre d’entreprises est en recul de 2% (s’établissant à 28 547 au national). Les transformateurs, grossistes et distributeurs ont été pris en ciseau entre inflation et marché bio en berne.

  • Recul de la consommation alimentaire de 5% et une inflation moindre en bio

En effet, la situation des marchés est délicate pour l’alimentaire et pour le bio sur l’année 2022, dans notre région comme au national. On note une inflation généralisée sur les produits alimentaires, mais moindre en bio que sur le reste des produits (+4% vs +6,8%), et beaucoup plus marquée en grande distribution qu’en magasins spécialisés. Face au recul de leur pouvoir d’achat, les français perdent de l’intérêt pour les labels, et pour le bio en particulier : 73 % des pertes du bio en valeur vont vers d’autres offres labellisées. Hors inflation, la consommation alimentaire des ménages français marque une baisse inédite de -5,1%.

Le bio reste majoritairement consommé à domicile (92% contre 8% en RHD), dans 128 000 points de vente, représentant un marché de 8 000 milliards d’euros en baisse de 4,6%. Le bio est très dépendant de ce marché-ci, où seule la vente directe (13% du total) tire son épingle du jeu avec une croissance de presque 4%, notamment portée par le vin bio. Les artisans et petits commerces sont en baisse de 2,6%, la grande distribution de 4,6% et les magasins spécialisés de 8,6%, accéléré par environ 200 fermetures de magasins. Parmi les magasins généralistes seul le hard discount est en croissance, liée à l’augmentation de leur fréquentation et l’accroissement de leur gamme biologique.

Sur toutes les filières françaises et points de vente confondus, les plus touchées sont la viande (-13%), le traiteur, mer et surgelés (-8%) et les fruits (-7%).

Du côté de la consommation hors domicile (restaurants et cantines), on note une croissance de 17%, relative à la reprise de l’activité normale post-confinements en 2022. Cependant la bio reste marginale avec 2% des achats au global, et 7% en restauration collective, bien loin encore de l’objectif de la loi Egalim de mettre 20% de bio au menu des cantines.

  • En majorité, les français mangent du bio français

Nous importons toujours moins de bio que l’an dernier (-2 points), et seulement 17% si on exclut les produits tropicaux qui ne peuvent pas être produits dans l’hexagone. Les produits laitiers, les œufs, le vin bio consommés en France sont français (99%), ainsi que la grande majorité de la viande fraiche, pain frais et légumes. Les exports français bio se maintiennent quant à eux, basés principalement sur le vin, l’épicerie et les fruits et légumes.

  • La France, mauvaise élève par rapport à sa taille dans l’Europe et le monde

Premier pays en termes de surfaces en bio en absolu, rapporté à la surface agricole totale la France est 13ème, loin derrière l’objectif de 25% à l’horizon 2030 fixé par la Commission européenne dans sa stratégie « Farm to fork ». De même pour son marché, la France arrive en 2ème en chiffre absolu mais arrive 6ème une fois rapportée à son marché global, avec 6% de produits bio dans la totalité des achats alimentaires.

L’Agence bio rappelle que la France n’est pas le seul pays à connaitre une baisse de son marché bio en 2022 : l’Allemagne, la Finlande ou la Suisse sont également en recul, par rapport à un marché de l’alimentaire en berne. D’autres au contraire restent dynamiques : Espagne à 4%, Suède en progression porté par la vente directe et la restauration collective, Royaume-Uni porté par le retour à la restauration hors domicile et USA.

Retrouverez le replay complet disponible en ligne et le communiqué de presse d’Interbio sur les chiffres en Occitanie.