Panorama des opérateurs aval bio en Occitanie – Garder le cap dans la tourmente

En 2022, pour la première fois depuis la création du label bio, le nombre des entreprises de l’aval des filières bio est en recul en Occitanie avec -2% d’opérateurs. Le marché compliqué fragilise les nouvelles structures qui continuent à se notifier.

Au printemps 2023, Ocebio et l’Observatoire régional de l’agriculture biologique ont réalisé une étude du secteur aval de la filière bio en Occitanie – metteurs en marchés, transformateurs et distributeurs de gros.

Pour avoir tous les chiffres et la synthèse complète de cette étude, téléchargez le panorama complet en cliquant ci-dessous.

Un nombre d’opérateurs en baisse

L’Occitanie, troisième région bio de France avec 3 442 opérateurs notifiés, enregistre donc pour la première fois en 6 ans une baisse du nombre d’acteurs bio. Comme dans les autres régions, cela est en partie dû au marché en crise et aux nombreuses certifications d’entreprises des années précédentes. En 2022, de nouveaux opérateurs bio se sont quand même notifiés en Occitanie, notamment des grandes et moyennes surfaces, des commerces de gros de vin, des boulangeries et des magasins bio spécialisés. Cependant, des opérateurs ont également arrêté leur activité bio, dont des GMS, des boulangeries, des magasins bio spécialisés et des commerces de gros.

Découvrez les chiffres par filières et par département dans le rapport complet ci-dessus.

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Au printemps dernier, Ocebio a mené une enquête qualitative auprès de 25 entreprises bio d’Occitanie, ce qui a permis d’enrichir la compréhension des situations que traversent les entreprises bio depuis l’an dernier.

Des résultats compliqués depuis 2021

La période 2017-2020 a été marquée par une croissance du chiffre d’affaires pour la plupart des enquêtés, mais à partir de 2021 la consommation bio chute, impactant négativement les ventes. Il apparait que le Covid a entraîné une hausse temporaire de l’activité, mais n’a pas permis de fidéliser de nouveaux clients. En 2023, de nombreuses entreprises retrouvent leurs niveaux d’affaires de 2019, mais certains comme les metteurs en marché de fruits et légumes bio et les spécialisés bio ont été durement touchés.

Les charges ont sensiblement augmenté en 2022 pour tous les opérateurs, en particulier pour les installations industrielles. En ce qui concerne les investissements, 15 entreprises sur 25 avaient lancé des projets depuis 2018, principalement axés sur l’amélioration et l’augmentation des capacités de production. Les nouveaux projets d’investissements ralentissent ou ont été mis en pause en raison de la crise du secteur. La plupart des entreprises anticipent des difficultés en 2024 si le marché ne se redresse pas, en particulier celles ayant contracté des Prêts Garantis par l’État.

Continuité des appros, de l’innovation produit et marché

Plusieurs points saillants :

  • Les entreprises ont continué à innover, tout en allant vers une “simplification” de leurs gammes.
  • Les entreprises ont diversifié leurs canaux de vente, avec un intérêt croissant pour la restauration collective et l’export.
  • La prestation pour des marques de distributeur s’est avérée un facteur de résilience pour certains.
  • L’approvisionnement local et l’aspect social au-delà du bio restent essentiel : on peut souligner que 8 entreprises sur 25 sont désormais labellisées équitables sur au moins une filière.

Un état d’esprit à la prudence et des besoins exprimés

L’état d’esprit du secteur est très mitigé. Les chefs d’entreprise sont partagés entre optimisme et inquiétude, et pour certains, franchement incertains sur la reprise. Ils restent convaincus que l’agriculture biologique est la solution pour une alimentation durable et considèrent qu’elle doit être défendue mais sont conscients des défis liés à la perte de confiance dans la bio (concurrence d’autres labels, bio “industrielle”, produits importés…) ainsi qu’à la forte baisse du pouvoir d’achat. Ils estiment néanmoins que le secteur évolue vers une plus grande professionnalisation.

Parmi les besoins exprimés par les acteurs du secteur, on trouve :

  • le soutien au développement des débouchés,
  • un besoin de communication forte et impactante sur les fondamentaux de la bio,
  • un souhait d’évolution du cahier des charges de l’agriculture biologique vers plus de prise en compte de critères sociaux et géographiques,
  • et un soutien politique pour renforcer la résilience alimentaire des territoires.
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Retrouvez toutes les études de l’Observatoire régionale de la bio sur leur page Interbio.