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Webinaire - Bilan 2022 du marché bio par Bio Linéaires 1

Webinaire - Bilan 2022 du marché bio par Bio Linéaires

Etat des lieux de la distribution bio en 2022 et perspectives pour 2023 ? 

 

Comme chaque début d'année, Bio Linéaires publie le bilan de la distribution bio spécialisée.

Programme du webinaire

Vous pourrez découvrir et échanger sur :

  • l'évolution du CA en MSB (Magasins Spécialisés Bio) et GMS (Grandes et Moyennes Surfaces),
  • l'estimation du bilan en MSB par famille de produits en 2022,
  • le bilan des ouvertures et des fermetures de magasins bio
  • le bilan des principales enseignes régionales et nationales,
  • et enfin, les tendances et évolutions à prévoir en 2023.

Intervenants

Antoine LEMAIRE et Philippe DELRAN, Co-fondateurs de Bio Linéaires

Modalités

  • Webinaire gratuit pour les adhérents d'Ocebio
  • Non adhérent à l'une de ces structures : 100€ HT

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Conjoncture des filières bio d'Occitanie fin 2022 2

Conjoncture des filières bio d'Occitanie fin 2022

L’Observatoire Régional de l’Agriculture Biologique d’Interbio Occitanie propose en cette fin d’année 2022 un point sur la conjoncture actuelle des filières bio d’Occitanie, qui se trouvent dans une situation inquiétante, mais pas catastrophique.

Retrouvez la synthèse complète sur le site de l'Observatoire de la bio d'Occitanie

La production

Les filières bio continuent de recruter des producteurs en Occitanie, même si le rythme de croissance des conversions et installations est plus faible que les années précédentes. L’évolution des nouvelles notifications revient sur un niveau comparable à celui de 2015-2017 pour l’amont et l’aval. Cette perte de vitesse s’observe pour toutes les filières bio régionales. La dynamique de la production bio en région Occitanie est malgré tout légèrement plus soutenue qu’au national. 

Le solde global d’exploitations par filière n’est pas encore connu mais devrait rester positif. Il n’y aura a priori pas de déconversions massives, ni en région, ni au national.

Ce ralentissement global de la dynamique de production bio en Occitanie aidera à stabiliser les marchés et les prix, dans un contexte inflationniste et approchant d’une saturation contextuelle.

Le marché

En fin d’année, le marché du bio semblait enfin se stabiliser après des mois de chute. Les perspectives pour 2023 restent néanmoins incertaines, car les répercussions de l’inflation et de l’augmentation du prix de l’énergie pourraient finalement impacter fortement le marché.

L’impact lié à l’inflation semble moindre en bio qu’en conventionnel, bien que les conséquences et dynamiques diffèrent selon les marchés et les filières. Ce phénomène s’explique partiellement par un impact bien moindre des marchés à terme sur le prix des produits bio et une contractualisation plus importante.

La GMS continue à déréférencer les produits bio mais en distribution spécialisée, la situation semble se consolider.

Il ressort de manière générale un déficit d’information au consommateur sur les plus-values de la bio. Le report d’achat se fait sur des produits souvent moins chers qui paraissent équivalents mais qui ne le sont pas (HVE, 0 résidus de pesticides...).

Dynamiques des filières

(c) Disiana Caballero - Unsplash

Grandes cultures : La conjoncture actuelle est plutôt favorable, semblable à celle de l’an dernier. La surproduction régionale est absorbée par les marchés d’export. Les OS ont jusque-là maintenu un différentiel de prix avec le conventionnel. Une baisse de consommation est à prévoir pour la prochaine campagne, auprès des consommateurs finaux et des acheteurs intermédiaires comme les meuneries (cf. impact des charges d'énergie). L’écart de prix avec le conventionnel, jusque-là maintenu par les OS, pourrait diminuer si les acheteurs ne suivent plus. 

Viticulture : Cette année, la vendange a été particulièrement bonne, du fait des conditions climatiques finalement favorables et la forte augmentation des conversions/installations de ces trois dernières années. Le marché français commence à ralentir. La baisse des conversions observée cette année va aider à réguler le marché. Risque de déclassement des production viticole de moins bonne qualité pour maintenir un bon niveau de qualité/prix. Les tendances du marché vrac sont à l’augmentation de la contractualisation et à la baisse de prix.

(c) Thomas Verbruggen - unsplash
(c) shelley pauls - unsplash

Fruits et Légumes : Les fruits et légumes bio ont subi cette année une baisse de consommation notable (-6 % en volume et – 7% en valeur). L’écart de prix entre le bio et le conventionnel se resserre. Les légumes ont été plus sujets au déclassement que les fruits (mis à part les melons et les abricots). La baisse de consommation se fait aussi sentir en circuits courts. Pour l’année à venir, les prévisions ne sont pas très optimistes. Les opérateurs sont inquiets des effets que pourraient avoir les éventuels délestages électriques sur le stock réfrigéré (crainte de dégâts sur le matériel et sur les produits réfrigérés).

PPAM : Le marché des plantes sèches subit une baisse de consommation entraînant un déréférencement, y compris dans certaines enseignes de distribution spécialisée. Les huiles essentielles ont aussi des difficultés pour se commercialiser, surtout pour la lavande et le lavandin qui sont en surproduction. Pour les autres essences, la demande continue à tirer un peu le marché, bien que ralentie. En circuits courts, les producteurs n’ont pas observé de décrochage des ventes.

(c) Albert Melu - Unsplash
(c) Jez Timms - unsplash

Viandes : De manière générale, la commercialisation des viandes cette année a été en baisse, malgré un petit regain observé en fin d’année. L’écart de prix avec le conventionnel est faible, voire même inversé pour certains SIQO. En circuits courts, aucune difficulté majeure de commercialisation n’a été remontée. La RHD est un levier de croissance intéressant bien que les volumes concernés soient assez faibles. La crise économique est couplée pour les volailles et œufs avec une crise sanitaire importante. La hausse des matières premières et des aliments complique la valorisation des productions animales bio.

Laits : Perte de vitesse générale de la filière laitière. Les fabrications sont globalement en baisse. Le taux de déclassement est stable et se fait plutôt vers des marchés conventionnels rémunérateurs. En GD, la politique est encore à l’augmentation des prix d’achat et de vente au consommateur. Les producteurs sont pris en étau entre l’augmentation des coûts de production et la stagnation du prix du lait qui leur est acheté. Situation particulièrement tendue en lait de chèvre, où les débouchés sont saturés, et plusieurs éleveurs se retrouvent sans collecteur.

(c) Pixabay
(c) Pixabay

Apiculture : Depuis deux ans, la production dans le sud de la France est très perturbée par les aléas climatiques provoquant de faibles rendements. La filière est fortement impactée par l’augmentation du prix des matières premières (transport de pots en verre, arbitrages sur la transhumance etc.). L’Ukraine étant le premier pays exportateur de miel, le conflit a particulièrement déstabilisé les marchés de cette filière. Les conversions continuent sur un rythme stable et sont encouragées car peu risquées. La nouvelle réglementation génère des inquiétudes pour l’année prochaine car le guide de lecture n’est pas finalisé et laisse des incertitudes sur les emplacements de ruchers.

RHD : La RHD représente un débouché assez bon et stable pour les produits bio. Les volumes absorbés augmentent avec la mise en application de la loi Egalim. La bio représente actuellement 5-6 % des achats en RHD et 10 % en scolaire. Les collectivités sont dans l’ensemble engagées dans les achats de produits bio. Les achats en RHD, jusqu’ici régis par Les contrats annuels régissant jusqu’à présent les achats en RHD protègent les établissements déjà engagés en bio de l’inflation, à la différence des nouveaux qui sont confrontés à l’augmentation du prix des produits. Les fournisseurs déplorent eux l’impossibilité de répercuter leurs augmentations de charges dans le prix des produits.

(c) Pixabay

Conclusion

Les filières sont prises en étau entre l’augmentation du coût des matières premières d’un côté et la diminution de la consommation et du plafonnement des prix de vente de l’autre. Pour autant, bien qu’inquiétante, la situation n’est pas catastrophique : les niveaux de croissance sont ceux de 2016 et les instances publiques se mobilisent (reconduite de l’aide au maintien de la bio par exemple). 

L’enjeu actuel est autant d’accompagner les filières bio dans leur développement que de conforter l’existant. Les opérateurs ont besoin d’aide pour traverser cette crise et ses conséquences, comme l’augmentation du prix de l’énergie, le délestage etc. Pour cela, plusieurs pistes sont envisageables : accompagnement technique pour réduire les coûts de production, accompagnement de collectifs de producteurs pour favoriser la mutualisation, le développement de circuits de commercialisation alternatifs, la diversification des gammes, le déploiement de campagnes de promotions et l’amélioration de la qualité des produits.